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Drapeaux de la Russie, des État-Unis et de l'Ukraine. [Photo d'illustration]
Au cours des dernières journées, les médias occidentaux ont fait état d'informations concernant un éventuel plan américain en 28 points visant à régler le conflit en Ukraine. Les points du projet semblent flous, vagues et contradictoires, alors que Moscou affirme un manque de «nouveauté» depuis du sommet en Alaska.
L'administration américaine continue de travailler sur plusieurs pistes pour mettre fin au conflit en Ukraine en s'appuyant sur des propositions provenant « des deux parties », a déclaré le secrétaire d'État américain Marco Rubio. Celui-ci a écrit sur X que le règlement du conflit « [nécessitait] un vaste échange d'idées sérieuses et réalistes », ajoutant : « Parvenir à une paix durable exigera des deux parties qu'elles acceptent des concessions difficiles mais nécessaires ».
Du renoncement à certains territoires par Kiev à la « location » du Donbass : ce que contient le plan, selon les médias
La veille, les médias occidentaux ont rapporté, en citant des sources, que les États-Unis élaboraient un nouveau plan de règlement du conflit en Ukraine et menaient des consultations avec la Russie à ce sujet. Selon NBC News, le président américain Donald Trump aurait approuvé le nouveau plan en 28 points dès le début de cette semaine.
Une partie des points du plan envisagé a été révélée par des journaux et publications occidentaux. Ainsi, Axios a notamment souligné que les propositions américaines prévoyaient que Kiev renonce à certains territoires en échange de garanties de sécurité accordées par les États-Unis à l'Ukraine et à l'Europe, tandis que le Wall Street Journal, citant des sources, a indiqué que le plan obligerait Kiev à rejeter pendant au moins plusieurs années de son aspiration à adhérer à l'OTAN et que le pays ne pourrait pas accueillir de forces internationales de maintien de la paix sur le territoire ukrainien. Reuters a également noté l'exigence faite à Kiev de renoncer à des territoires, y compris à certains qui sont sous son contrôle.
Le Financial Times, quant à lui, a révélé que la proposition de mettre fin au conflit ukrainien contenait un point obligeant les autorités ukrainiennes à reconnaître le russe comme langue officielle du pays. En outre, selon le journal britannique, le plan prévoit aussi la réduction de l'aide militaire américaine, l'octroi d'un statut officiel à l'Église orthodoxe ukrainienne et l'obligation pour Zelensky d'accepter ces conditions. En outre, le FT souligne que l'Ukraine serait également tenue de réduire de moitié les effectifs de ses forces armées et de renoncer à certains types d'armements clés. Reuters a fait état de propositions similaires.
Cependant, les informations relayées par les médias présentent certaines incohérences. Si la plupart des journaux penchent pour une demande faite aux autorités ukrainiennes de renoncer à ces territoires, le Telegraph, citant des sources, a rapporté que le plan de paix proposé par les États-Unis impliquait que Moscou verserait à Kiev un loyer pour le contrôle du Donbass. Dans ce cas, Kiev conserverait légalement le territoire dans son intégrité.
Washington a annulé sa rencontre avec Zelensky en raison de la réticence de ce dernier à discuter du plan américain, estime Axios
Sur fond de l'énorme flux d'informations sur le possible plan américain de règlement du conflit en Ukraine, une rencontre devait avoir lieu en Turquie entre l'envoyé spécial du président américain Steve Witkoff et Volodymyr Zelensky. Cependant, ces négociations ont été annulées, et Axios affirme qu'il ne s'agit pas d'une simple coïncidence.
D'après le portail, la réunion a été reportée après que la partie américaine a compris que le chef du régime de Kiev n'était pas intéressé à discuter du plan américain de règlement. Axios a indiqué que Zelensky était venu à Ankara avec un autre plan, élaboré en collaboration avec ses partenaires européens et qui, selon des sources, « ne sera jamais accepté par la Russie ». Le portail a également souligné qu'une des raisons de l'annulation de la rencontre entre Witkoff et Zelensky pourrait être le scandale de corruption en Ukraine.
Moscou, pour sa part, ne change pas de position. Commentant les publications des médias occidentaux sur un éventuel plan, le porte-parole du président russe Dmitri Peskov a déclaré qu'il n'y avait eu aucune « nouveauté » depuis la rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump en Alaska. La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a quant à elle souligné le 19 novembre que la Russie n'avait reçu aucune information officielle des États-Unis concernant les « accords » sur l'Ukraine dont parlent les médias.
Trump approuve le projet de loi sur des sanctions contre la Russie
Dans le contexte des informations concernant le plan américain, le sénateur américain Lindsey Graham a annoncé que la Maison Blanche avait approuvé le projet de loi sur des sanctions contre la Russie. Selon lui, Donald Trump avait personnellement demandé de faire avancer ce projet au Congrès.
Le projet de loi sur l'adoption de nouvelles sanctions contre la Russie comprend le droit d'imposer des droits de douane à la Russie et à ses partenaires commerciaux, avec la possibilité d'accorder un délai de 180 jours. Cette mesure vise avant tout à mettre fin au commerce de pétrole et d'uranium. Lindsey Graham a indiqué que ce projet devait servir à faire pression sur Moscou lors des négociations sur l'Ukraine.